Ta date de naissance officielle est le 3 décembre 2016. Mais sais-tu que tu es née bien avant ?
Dans mon cœur de petite fille, il y a bien longtemps.
Dans celui de ton papa qui t’a toujours imaginée avec des couettes et une soeur jumelle. Tu étais dans deux cœurs qui ne se connaissaient pas encore.
Puis nous nous sommes rencontrés, ton papa et toi. Et tu es devenue encore plus réelle. On t’a désirée plus qu’il est possible de désirer quelqu’un ou quelque chose. Parfois à en perdre la raison.
Désirer un enfant qui tarde à venir c’est aimer plus que personne quelqu’un que l’on n’a jamais rencontré. Comment vivre avec ça chaque jour ? Comment dealer avec des émotions aussi fortes ? Comment ne pas se perdre ?
J’ai grandi, toi aussi.
Le temps que tu as mis à t’inviter dans nos vies m’a forcée à apprendre à devenir une mère pour moi et en cela tu es ma plus grande Enseignante.
Tu as longtemps été un garçon, ton prénom était une évidence. Je n’avais aucune préférence mais j’avais peur d’imaginer que tu sois une fille, j’avais peur de ne pas être à la hauteur de ta puissance de femme.
Tant de fois, j’ai eu cette image de nous 3, de notre cocon, des crêpes que je te cuisinerais, des câlins à 3, des roulades dans l’herbe, des caresses sur ta peau, des bisous dans le cou, des « je t’aime » chuchotés, des tresses que j’apprendrais à te faire, des berceuses que je te chanterais, des boums qu’on organiserait… et des cerises que je t’offrirais pour décorer tes oreilles.
Hier, j’ai eu cette chance. Je n’oublierai jamais tout ce que nous avons traversé pour arriver jusqu’ici, et je vous souhaite que ces mots et ces cerises vous donnent de l’espoir et vous accompagnent sur vos chemins de mères, de pères, de parents en devenir. Je vous souhaite que ces graines de bébé qui vivent dans vos cœurs germent, poussent et éclosent. Je vous souhaite de trouver les ressources en vous pour avoir le courage de continuer à les arroser. Je vous souhaite de vous souvenir même dans les moments les plus difficiles que l’amour est plus fort que tout
« Il ne vous est jamais donné d’épreuves que vous le puissiez surmonter » — Rabbi Nahman de Bratslav