Ceci est mon faire-part de naissance, cela me fait du bien de le regarder. J’y vois tant de douceur et tout le soin que ma maman a mis pour écrire les informations me concernant. Elle avait 21 ans, à l’aube de sa vie et je sais que je suis née dans l’amour.

42 ans plus tard, nous ne sommes plus en lien et c’est douloureux.

La vie, ses vagues, l’amour qui est toujours là, je le sais, je le sens derrière la peur et l’ego.

Quand je me connecte aux naissances, une image me vient. Je ne me souviens pas du contexte, mais j’ai des flashs d’une vidéo d’accouchement, celui d’une amie de ma mère je crois. Je pense que j’étais vraiment très jeune.

Je me souviens de cette image de vulve pleine de sang, et d’une tête de bébé sortant d’un trou énorme ! Je me souviens que j’avais trouvé ça aussi répugnant que magnifique. Puissant. Emouvant. J’ai eu des images concrètes de « comment on met physiquement au monde un enfant » avant même de connaître mon anatomie. Cette image et ce que j’ai ressenti comme une grande révélation est gravé dans ma mémoire et a été initiatique.

Une deuxième image me vient : celle de ma mère qui accueille dans sa vie ma soeur puis mon frère et devient donc la mère de 3 enfants, loin de sa famille et de ses amis, entre 21 ans et 35 ans, en travaillant beaucoup. J’ai été témoin de ces deux grossesses, naissances et post-partums, cela fera l’objet d’un autre post.

Souvent, et encore plus depuis que je suis mère et doula, je me demande comment aurait été sa vie si elle avait été soutenue, écoutée, accompagnée, portée, nourrie, choyée par sa famille, par une tribu, par sa mère, par ses amies, par une DOULA ? Quelle différence cela aurait fait ? Nul ne sait.

Ce que je sais, c’est que quand je prends soin des mères, quelque part, je prends soin de ma mère. Je prends soin de moi. Je prends soin des mères de ce monde. De mes grands-mères. Des familles de ce monde. Des enfants, des futurs humains de ce monde. Et que je me sens bien. Tout simplement bien, à ma place, utile, nécessaire, essentielle, même.

Et ça, je crois que c’est la genèse de mon pourquoi.