MATERNITé

Lettres à ma fille 2

Ce soir, j’aimerais te parler de liberté. Je sais que je ne pourrai jamais contrôler ta vie, et que je ne pourrai pas t’éviter de souffrir. J’ai réussi à lâcher cette idée de contrôle il y a peu. J’ai accepté l’idée qu’en tant que parents, on ne maîtrise rien. Rien du tout. Et que tu trimballeras forcément des casseroles, toi aussi.
Mais je sais aussi que je peux faire de mon mieux. De mon mieux, avec ton papa, pour alléger ton sac. Qu’il soit le moins rempli possible pour que tu puisses y mettre les pierres que tu auras choisies.
Ma fille, ma Joséphine, j’utilise le possessif, mais je sais que tu n’es pas à moi et je te souhaite de n’appartenir à personne. Jamais.
Je te souhaite d’être libre. Comme le vent. Libre d’être toi. Libre de dire non. Libre de dire oui. Libre de t’exprimer. Libre de penser. Libre de tes choix. Je te promets de t’accompagner au mieux sur ce chemin. Je te promets de t’apprendre à honorer ton corps et à prendre soin de lui en continuant à apprendre à le faire pour moi-même. Ensemble, on grandit, toi et moi, main dans la main. Je te promets de te transmettre ton histoire, de ne rien te cacher qui puisse devenir une pierre trop lourde à porter pour toi. Je te promets de te parler de ce que je sais des femmes (et des hommes) de notre lignée. Je te promets de t’aider à te connaître et à t’aimer. Je te souhaite de pouvoir tracer ton propre chemin.
Merci de m’avoir choisie pour être ta maman. Je suis tellement fière de toi. Tu es une petite fille épatante et tu seras une grande Femme. Une immense Femme, je le sais.
Je t’aime jusqu’à la lune et bien plus encore.
Merci à la Vie de m’avoir conduite jusqu’à toi. Ça valait la peine d’attendre.

© photo : Benjamin Barlatier

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